mercredi 8 septembre 2010

Le Jeu de Rôle au Japon, 1ère Partie : Anthropologie Comparée

Breaking news : je suis un gros geek. Genre j'ai découvert l'infographie sur Amiga, mon premier ordinateur avait 4 couleurs à l'écran et un lecteur de cassettes, je connais toutes les répliques des trois premiers Star Wars et de Jack Burton par coeur, j'ai quelques mangas et comics américains et oui, je fais du jeu de rôle.

(Pour ceux qui l'ignorent : le jeu de rôle est un loisir d'intérieur qui consiste à s'asseoir autour d'une table et à raconter une histoire avec beaucoup de bagarres dedans, bagarres qui se résolvent avec des dés. Chaque joueur a un personnage à lui, sauf le meneur de jeu qui s'occupe des figurants. En gros.)

Bref. C'est toujours amusant d'aller voir ce qui se fait plus loin, histoire de changer de perspective. Il y a quelques années, je me suis demandé : le jeu de rôle, au Japon, ça ressemble à quoi ?

Eh bien, ça ressemble à ça.



Petit Portrait du Rôliste Nippon
Il ressemble beaucoup au rôliste occidental, en fait. Il achète plein de jeux auxquels il ne jouera jamais par manque de temps, essaie tant bien que mal de maintenir une campagne soutenue avec ses potes et aime les thèmes de gros geek, genre la science-fiction, la fantasy et le cyberpunk.

Bien entendu, tout ça est arrosé de sauce soja puisque le jeu de rôle consiste à simuler, la plupart du temps, la culture populaire. A u lieu de grosses bagarres de saloon et de quêtes de gloire, c'est plutôt les duels dramatiques et les situations bien mélo que le rôliste japonais préfère. Ca change pas grand chose, en définitive, mais ça ajoute un peu de saveur.

Maintenant, il faut se dire que l'emploi du temps d'un Nippon standard est vachement plus rempli que celui d'un occidental. Quand je dis que le rôliste japonais manque de temps, il manque vraiment de temps : quand il est ado, il est coincé entre l'école et les activités annexes ; adulte, s'il a des amis, c'est qu'il bosse, et les heures supp' sont une institution morale - sans compter les sorties entre collègues ou avec les clients... Si le rôliste nippon dégage cinq heures semaines pour raconter des bêtises et rouler des dés, c'est déjà beaucoup.

Ceci posé, petit tour d'horizon à la serpe du paysage rôlistique du Japon.

Import et Traduction
Le jdr comme on l'entend, à l'ancienne, autour d'une table, est né avec Donjons & Dragons, LE jeu que tout le monde connaît, même ceux qui n'y connaissent rien. Le loisir arrive au Japon comme partout ailleurs dans le monde : avec une traduction de Dee and Dee en idiome local. Fatalement, c'est adapté pour le public : les bouquins sont à l'époque au format manga et bourrés d'illustrations pleine page couleur qui tapent à mort. Regardez, et soyez jaloux, moi, à la place, j'avais des quart de pages en noir et blanc pour agrémenter mon bouquin.





Dans le fond, le jeu change peu, mais avouez que ça a de la gueule. D'autres jdr sont adaptés en jap', les gros classiques comme GURPS ou Shadowrun surtout, mais parfois des trucs plus obscurs pour nous pauvres Européens, comme Tunnels & Trolls ou The Fantasy Trip. Le côté marrant de la chose, ce sont les versions ou les suppléments faits par des Nippons, comme le supplément GURPS sur les catcheuses (GURPS : Ring Dream, pour les curieux vicelards).

Mais le plus intéressant, pour des tordus comme moi fascinés par l'évolution parallèle, ce sont les conceptions locales et en quoi elles diffèrent des standards occidentaux. Bon, j'ai pas non plus une connaissance encyclopédique du monde rôliste jap', je vous parlerai donc de trois jeux : un qui a été traduit, un autre qui va l'être, et un que j'aimerais bien qu'il le soit. Lancez votre initiative, la baston commence demain.

5 commentaires:

Un lecteur a dit…

Marrant, la première photo de Donj' avec les classes de perso : l'article de Backstab sur les jeux japonais avait choisi aussi cet illus'... :)

Le Responsable a dit…

C'est marquant faut dire. Et ça change d'Elmore.

Alias a dit…

Elmore, c'était le haut du panier.

Le Responsable a dit…

Certes, certes. C'est grâce à lui que je me souviens encore de la gentille Alina et du vil Bargul.

David a dit…

Je ne sais rien des rôlistes japonais, mais leur existence même est assez mystérieuse en fait.
Bon, déjà, il y a le manque de temps déjà mentionné. Mais il faut toutefois le relativiser : si le lycéen japonais n'a effectivement pas le temps d'avoir une vie sociale hors école (au sens très large), il ne faut pas oublier que l'étudiant japonais passe en gros quatre ans à profiter des quatre dernières années de sa vie avant de devenir un esclave de son entreprise ou de sa femme au choix.
Ensuite, tous les Japonais ne deviennent pas des salarymen non plus, mais pour les autres, le même problème se pose qu'en France à savoir comment associer vie sociale, familiale et jeu de rôles.