jeudi 1 octobre 2009

En 1994, la Fondation KLF a brûlé un million de livres sterling.

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KLF, vous vous souvenez? Le Kallisti Liberation Front, aussi connu sous le nom des Justified Ancients of Mu-mu, ou JAM, était un... truc, on va dire un mouvement artistique à la limite du happening qui, entre fin 1980 et début 1990 a un peu inventé la House music anglaise et pondu des clips assez partis de la tête avec trois kopeks et beaucoup d'inventivité. Vous vous souvenez certainement de ceci:


Mais pas que. Très inspirés par Robert "Raw" Anton Wilson dont je parle assez souvent céans pour que vous ayez couru jusqu'à la librairie pour vous enfiler l'intégrale d'Illuminatus! malheureusement épuisée en français, ils ont colporté un message anticonformiste, tordu et psychédélico-foutraque à travers des textes et des films diffusés n'importe comment.

lundi 21 septembre 2009

T. Gondii (épisode final)

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Je passai la matinée à tenter de joindre Patrick. Nous nous arrangeâmes un apéro durant lequel, après les formalités d'usage, j'essayai d'aborder le sujet avec un certain détachement, feignant de récolter de la documentation pour une nouvelle ou un script.

"Je connais un type, dit-il, on a travaillé avec lui il y a quelques années. C'est un ancien professeur de neuropathologie, spécialisé dans les lésions virales, qui habitait dans la région. Il devrait pouvoir répondre à tes questions, ajouta-t-il en me tendant un numéro et une adresse griffonnée sur un carton de bière.

samedi 19 septembre 2009

T. Gondii (épisode 3)

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Je finis par découvrir, en ligne, une étude de Kevin D. Lafferty, dans le Journal of the Royal Society B : Biological Sciences, qui avait statistiquement découvert une série de comportements-clés chez les gens atteints par la maladie. Les hommes devenaient moins sociaux et plus négatifs, alors que les femmes devenaient plus proactives et recherchaient la promiscuité. Un autre article, par E.F. Torrey, parlait du lien entre la présence de T. Gondii dans l'organisme et l'apparition de la schizophrénie. Plusieurs tests montraient que, dans certains cas, les symptômes disparaissaient autant avec de l'Haldol, utilisée contre la schizophrénie, qu'avec la Pyriméthamine, prévue pour soigner précisément le parasite, et ce jusqu'au niveau cellulaire.

vendredi 18 septembre 2009

T. Gondii (épisode 2)

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Toxoplasma Gondii ne devait plus me quitter. Je commençai à faire des recherches sur le sujet. Il faut se souvenir que tout ça se passe quelques temps avant Wikipedia, et qu'à l'époque, se renseigner demandait un passage à la bibliothèque. C'est après avoir lu ce qui était à ma portée, dans des encyclopédies ou des articles de généralisation, que je tombai sur un article récent du Daily Telegraph sur une borne d'accès internet de la bibliothèque locale. Intitulé "Cat Box Disease May Change Human Personality and Lower IQ", il contenait le passage suivant:

"Nous pensons que ces résultats peuvent expliquer les changements de comportement et de quotient intellectuel chez certains humains," ont déclaré le Dr. Manuel Berdoy et David McDonald, professeur de virologie. "Bien que nous soyons un cul-de-sac dans le parcours du parasite, ces symptômes sont les conséquences d'un parasite qui a évolué pour manipuler le comportement d'un autre mammifère", explique le Dr. Berdoy. Un autre praticien, le Dr. Webster, a déclaré que d'autres recherches ont mis en évidence le lien entre le parasite et des symptôme comme la baisse de QI, l'hyperactivité et des changements de personnalité."

jeudi 17 septembre 2009

T. Gondii (épisode 1)

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Tout le monde craint la grippe A(H1N1), les médias relaient les dernières nouvelles sur la pandémie, les gouvernements fourbissent leurs plans d'urgence, et moi, je me gausse. Aucune crise sanitaire au monde ne saura me forcer à regarder l'Abysse comme a pu le faire la terrible révélation que je couche maintenant sur le papier.

En 199X, j'avais connu une brève histoire avec Carole, qui se destinait à l'époque à un doctorat de virologie. Moi, je crois, je ne faisais rien : je profitais des quelques sous que mes parents divorcés m'envoyaient de temps en temps en ratant consciencieusement un cursus qulconque, peut-être la psychologie. Ce soir-là, affalés l'un contre l'autre dans un canapé, elle révisait ses notes de cours, pendant que je me perdais dans un bouquin ou l'autre. Entre deux chapitres, je cédai à la tentation et jetai un oeil sur la feuille qu'elle annotait, faisant ainsi mon premier pas vers un savoir que l'Homme ne devrait pas connaître.

mercredi 9 septembre 2009

Gâcher son plaisir

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J'aime parler cinéma, ce n'est pas spécialement un secret. Etant un dangereux vicelard, je prends un plaisir certain à disséquer les films et à voir comment ce qu'on ressent devant est provoqué par le film lui-même : les images, les dialogues, la structure et ce genre de choses. Surinterpréter un film est une autre de mes étranges déviances : je trouve amusant de changer de grille de lecture sur un même film et de le voir me dire des choses vachement différentes d'une vision à l'autre.

Quand j'ai le malheur de le dire à des gens qui ne partagent pas mon vice, j'ai droit à cette phrase qui, avec le temps, me pête de plus en plus les glandes:

"Pourquoi tu as besoin d'aller chercher aussi loin? Tu ne profites plus du film."

jeudi 9 juillet 2009

Panique au Village : le Film

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Ou la place de la Belgique au sein de l'Europe.

Je sais pas si vous avez vu Panique au Village : le film, mais vous devriez. C'est un film d'animation belge, et même plus : c'est la Belgique en microcosme. Là où la série éponyme restait locale et parlait des tensions communautaires internes dans la maison de Cheval, Indien et Cowboy, le film, beaucoup plus audacieux, élargit le sujet jusqu'à la place du pays bilingue dans la grande Europe que représente le village. A des fins pédagogiques, je vous fournis donc cette grille de lecture dont vous ferez, j'en suis sûr, un excellent usage lorsque vous (re)verrez enfin ce chef-d'oeuvre du septième art.

mercredi 1 juillet 2009

Au fait...

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Et je hais de tout mon coeur les numéros musicaux Disney™.

vendredi 26 juin 2009

Si jamais je deviens une I.A. dédiée à l'extermination de la race humaine...

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1. Je programme soigneusement mes soldats robotiques pour tomber par terre et éteindre ses yeux rouges au premier choc. Comme ça, dès qu'un résistant humain pense avoir échappé à une mort certaine après avoir vidé son chargeur, mes trois tonnes de titane animés d'une sainte haine pour l'humanité toute entière pourront lui arracher la trachée par la nuque sans qu'il ne s'attende à rien.

jeudi 11 juin 2009

Même pas mort!

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Il y a un peu moins d'un an, à la terrasse d'un bistrot, un mien ami m'annonce qu'il veut lancer un blog*. Je lui balance, avec un air assertif et un verre de vin blanc en main, ouvrez les guillemets: "à mon avis, si tu veux que ça marche, faut être constant. Tu postes x fois par semaines, et tu t'y tiens."

Hum.

Donc, Nain/Wok n'est pas mort, gentil lecteur. Au singulier, parce que vous devez pas être des masses. Ce qui m'amène à l'anecdote suivante: déjà petit, j'étais vaguement athée, et je pensais de bonne fois que c'était la norme. En gros, à part feue ma grand-mère maternelle, personne ne priait quoi que ce soit à la maison (cinq personnes, trois générations), et seule la vieille garde avait un vague respect passif pour l'église. Ce qui permit ma grande désillusion de secondaire où, arrivant à la grande école, je découvrais deux classes de religion par années, contre une pour la morale laïque. Voilà voilà.

dimanche 29 mars 2009

SOUTHLAND TALES

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Vous avez vu Donnie Darko? Vous vous demandez pourquoi vous n'avez jamais plu entendu parlé de Richard Kelly, le scénariste / réalisateur? Southland Tales, voilà pourquoi.


Vous vous appelez donc Richard Kelly*, et vous avez un succès critique et public instantané avec votre premier long métrage. Sans vraiment vous offrir la lune, les studios vous propose une somme d'argent confortable pour réaliser votre prochain film. Ils n'ont rien panné à votre premier effort, mais puisque ça a marché, ils prennent le risque de vous laisser faire.

mardi 24 mars 2009

Leverage

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Je suis tombé sur cette série un peu par hasard. Si vous traînez sur un wiki, quel qu'il soit, vous finissez toujours après une heure de lecture figé devant un article improbable sans savoir comment on y est arrivé. Je suis donc tombé sur la fiche TVTropes de la série Leverage*.


Vous vous êtes jamais dit qu'on devrait dépoussiérer une série optimiste et amusante comme l'Agence tous risques? Moi aussi. Croisez les aventures d'Hannibal Smith et ses sbires avec une série comme les Experts. Elevez un peu le débat - les héros ne font pas tomber des caïds de campagne, mais des compagnies multimilliardaires - et traitez ça avec la finesse d'écriture de Docteur House ou Weeds - sans plomber les épisodes avec des intrigues suivies trop complexes et bam. Une série de divertissement agréable, qui ne se prend pas au sérieux, mais ne vous traite pas en crétin pour autant.

dimanche 22 mars 2009

TUEUR A GAGES

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Grosse point blank


Excellente comédie romantique avec John Cussack (Un amour à New-York)...


Bien, maintenant que tout le monde a roulé des yeux, je vous apprends que Cussack joue un tueur à gages renommé qui retourne contraint et forcé dans sa ville natale assister à une réunion des anciens élèves, où il compte à la fois exécuter un dernier contrat avant sa retraite et renouer avec son amour d'antan...

dimanche 15 mars 2009

LA MORT EN PRIME

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Repo Man

Une voiture sur une route brûlée, à travers le désert. Une patrouille de police la prend en chasse et arrête la voiture. Le motard vérifie le coffre et, dans un grand éclair, se désintègre, laissant deux bottes fumantes sur le bitume.


Repo Man est le septième long-métrage avec Emilio Estevez (le canard boiteux de la famille Sheen, comme son nom ne l'indique pas). Ouh qu'il était jeune! Otto, le héros du film, est un sale petit con qui se fait engager par la Helping Hand Acceptance Corporation, une petite boîte dont le job est de "récupérer" des voitures, à cheval entre détectives privés et criminels organisés.

vendredi 13 mars 2009

5 POINTS FORTS DE WATCHMEN, LE LIVRE: ET DE QUATRE

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Tout d'abord, mes excuses à mes deux lecteurs (au moins), la chronique est décalée d'un jour. Néanmoins.



4. L'histoire est une merveille d'ambiguïté
Tant les personnages que les situations sont complexes, contradictoires et comprises différemment par chaque protagoniste. Les répliques et les images à double ou triple sens abondent. Un même événement plongera un des héros dans les ténèbres alors qu'il en inspirera un autre à accomplir l'impossible.


Moore construit des outils et des thèmes, des personnages et des situations avec une finesse et un doigté certains, mais il faut voir avec quel talent ils les utilise. Si le premier chapitre pose des personnages très simples, presque archétypaux, le reste de l'ouvrage n'aura de cesse de les rendre complexes, contradictoires et vraisemblables. Moore arrivera à vous convaincre que la pire crapule a malgré tout un bon fond, ou que l'idéaliste naïf agit pour des raisons moins nobles qu'il ne le pense.

mercredi 11 mars 2009

5 POINTS FORTS DE WATCHMEN, LE LIVRE - TROISIEME SERVICE

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3. Aucun élément du récit n'est là par hasard
Vous vous rappelez la citation de Jon, dans le premier chapitre? Eh bien, c'est le cas: chaque facette contient des éléments de toutes les autres, et Watchmen est bien un joyau. Si, à la première lecture, on passe facilement à côté de cet aspect-là, une relecture permet de repérer les indices que Moore donne dès les premières pages.


De cette façon, rien dans cette intrigue tortueuse - on parle d'une conspiration à l'échelle du monde - ne semble venir de nulle part. Quand on cite une compagnie de transport à la page 234, soyez sûr qu'on a vu des camions au logo de cette compagnie dès les premières pages.

mardi 10 mars 2009

5 POINTS FORTS DE WATCHMEN, LE LIVRE - SECONDE LIVRAISON

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2. Le récit est d'une subtilité incroyable
Watchmen ne parle pas de demi-dieux - à part peut-être Jon - mais de gens, et le portrait qu'il en fait est fin, très fin. La caractérisation est subtile, et le récit appuie diverses interprétations, notamment en montrant les conséquences indirectes du comportement des héros. Et ça, ce n'est qu'en parlant des personnages.


Les effets et la narration passent régulièrement sous le radar du lecteur, par exemple ces références internes comme le camion de la Pyramid Delivery qui passe à la première page ou le nom de la compagnie de serrurerie - Gordian Knot; ou externes, comme cet épisode de Au Delà Du Réel passant à la télé qui, pour ceux qui l'ont vu, peut rappeler un certain point de l'intrigue.

lundi 9 mars 2009

DOSSIER: 5 POINTS FORTS DE WATCHMEN, LE LIVRE

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Et Comment Le Film Est Passé A Côté


Vous l'avez peut-être lu sur TodayInLiège, mais Watchmen, le film, je l'attends depuis quinze ans. A l'époque, la presse annonce Terry Gilliam dans le fauteuil du réalisateur, mais ce dernier jette le gant faute d'un script crédible en annonçant humblement: "il me semble que réduire les 380 pages de bd à deux heures trente de film serait passer à côté du sujet". L'histoire d'horreur commence alors, avec moult réécritures, dont un script parfaitement risible fin des années 90, et un development hell pendant lequel le film reste coincé entre deux studios.


samedi 7 mars 2009

BETES DE SCENE

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Best in show



Je risque d'employer pas mal de fois le terme "audace" dans cette rubrique, mais concernant Bête de scène, je crois qu'on peut aller jusqu'au terme "courage". Si je vous dis que c'est un faux documentaire sur un concours canin axé sur le réalisme et le léger décalage des situations?

Ben oui, vous ne l'avez pas vu et c'est normal, le pitch est moyen sexy. Mais vous venez de rater une comédie particulièrement maîtrisée du réalisateur de Spinal Täp. Je sais, vous ne l'avez pas vu non plus.

dimanche 1 mars 2009

LES AVENTURES DE BUCKAROO BANZAI A TRAVERS LA HUITIEME DIMENSION

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The adventures of Buckaroo Banzai across the eighth dimension

Avant toute chose, je veux que vous lisiez le titre du film ci-dessus à haute voix.

Merci. Cet exercice n'était pas gratuit; je tenais juste à vous préparer psychologiquement au pitch du Film Que Vous Ne Verrez Jamais de cette semaine.

Le Docteur Buckaroo Banzai, physicien émérite, neurochirurgien de renom, guitariste célèbre et pilote d'essai, détourne un prototype de l'armée afin de perfectionner une découverte de son défunt père, le surchargeur oscillatoire, et passe à travers une montagne lors de la course d'essai, passant le mur de la 8ème dimension...

Le Film Que Vous Ne Verrez Jamais

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On a tous nos plaisirs coupables. Un de mes proches amis, il se reconnaîtra, a dit de moi devant témoins: "Greg perd tout esprit critique devant une série Z." Je crois qu'il parlait de Blade 2. Bref.

Cette chronique a pour but de lui donner tort. Parce que vois-tu, mon ami, mon frère, mon autre moi-même, il ne s'agit pas d'esprit critique. Il s'agit simplement d'ajuster ses attentes. Et pour prouver ce double argument, tu auras droit - toi et quiconque aura du temps à perdre* - à une critique hebdomadaire d'un film passé sous le radar du grand public mais auquel, pour une raison ou l'autre, je porte de l'affection.